La Reliure traditionnelle



Dérivé du verbe latin "ligare" (attacher, lier), le terme "reliure", qui partage la même racine étymologique avec le mot "religion", est le résultat sémantique des deux activités principales que requerrait, au Moyen-Age, cet art séculaire : celle du ligator, chargé de collationner et d'assembler les feuilles de parchemin ; et celle du religator qui devait les rendre solidaires les unes des autres par couture, soit sur nerfs, soit sur cordelettes.

C'est la forme exclusivement artisanale de ce métier (sans intervention de machines) qui fait l'objet du présent site.





Apparue au début de notre ère, la reliure (qui ne possédait pas encore ce nom) était à cette époque composée de pratiques de conservation forcément aléatoires sans être dépourvues de qualités, loin s'en faut, ni d'intérêts d'ordre archéologique.

Elle mit plus ou moins quatre siècles, au hasard des expérimentations techniques, à se constituer en une véritable discipline.








C'est au sein des monastères médiévaux de l'Europe de l'Ouest que la reliure prit son essor véritable. Seule parade efficace à toutes les détériorations majeures dues au temps (poussière, spores) ou à l'usage (chocs, maniements répétés), elle remplissait bien sûr un rôle primordial dans l'assemblage et la préservation du codex, dénomination ancienne de notre livre relié moderne.

La méticulosité des enlumineurs et l'austère travail des copistes trouvaient ainsi leur prolongation naturelle dans les mains des ligatores, chargés de les faire passer à la postérité.